L’étrange défaite

Adaptation et mise en scène de Jean Quercy

d’après l’œuvre de Marc Bloch

Avec Eric Auvray

Présentation

L’histoire du spectacle

Publié en 1946 par les soins du mouvement Franc-Tireur, l’ouvrage est composé de trois parties : Présentation du témoin, la Déposition d’un vaincu, Examen de conscience d’un Français.

Il est frappant d’imaginer qu’un homme qui venait de vivre en direct ces événements tragiques ait été capable d’une telle lucidité d’analyse, dès le lendemain de l’effondrement français. Sa ferme conviction que la période sombre qui commençait ne serait pas éternelle, la conscience qu’il écrivait pour les générations futures ajoutent à cet ouvrage inestimable une dimension humaine poignante qui touche le lecteur encore aujourd’hui.

Créé au Musée Jean Moulin de la Ville de PARIS, en novembre 2001, le spectacle y a été joué tous les ans jusqu’en 2009 avant de tourner dans les lycées et les universités grâce des enseignants d’histoire. Il a trouvé la porte des théâtres à partir de 2011.

François Jacob, Lucie Aubrac et Raymond Aubrac ont assisté à une représentation de l’Etrange défaite en mars 2003. Fidèles à leur réputation d’enthousiasme, ils ont accepté d’emblée de soutenir le spectacle et d’aider à sa diffusion. Chaque fois que le Musée Jean Moulin a organisé des réunions avec les enseignants en sa présence, Lucie Aubrac prenait la parole pour faire la publicité du spectacle avec sa force de conviction habituelle.

Le Spectacle

La lecture du texte de Marc Bloch m’avait convaincu de la nécessité de faire entendre cette parole exceptionnelle. Notre pays ne manque pas de modèles d’hommes de culture de grande valeur ni d’exemples d’hommes d’action courageux. Mais ceux qui se sont montrés exceptionnels au double titre d’homme d’action et homme de culture sont plus rares.

Quelle grande leçon nous donne Marc Bloch sur ce point. Voilà un homme qui quitte sa table d’historien pour reprendre les armes à 54 ans, qui participe activement à la bataille de France et devant la défaite militaire, s’engage dans la Résistance jusqu’à sa mort.

Mais parallèlement, pendant l’été 1940 alors que le Maréchal Pétain est considéré comme le sauveur du pays par la grande majorité des Français, que l’Allemagne semble irrésistible, il appelle à la libération du pays en reprenant sa plume pour témoigner et analyser ce qu’il vient de vivre. Il fait « cet acte intellectuel » parce qu’il estime essentiel que les générations futures sachent et tirent les leçons de la défaite.

La difficulté était de pouvoir faire entendre ce texte qui était conçu pour être lu. Au cours du travail d’adaptation, Christine Levisse Touzé, la directrice du Musée Jean Moulin et Etienne Bloch, un des fils de l’auteur, lui même ancien combattant de la France libre, ont veillé avec bienveillance au respect de l’esprit et de la cohérence du texte d’origine. Qu’ils en soient ici remerciés.

Marc Bloch

Né en 1886 à Lyon, Marc Bloch fut un historien renommé dont les ouvrages sur la période médiévale font encore autorité aujourd’hui.

Mobilisé en 1914, il finit la guerre comme capitaine. Mobilisé à sa demande en 1939, il participe à la campagne sur le front belge et se retrouve parmi les troupes encerclées qui doivent évacuer en catastrophe à Dunkerque le 31 mai 1940. Ramené en Bretagne, il assiste à Rennes à la fin de la débâcle de l’armée française.

Après l’armistice du 2 juillet, il gagne la zone libre. Exclu de la fonction publique par les décrets de Vichy d’octobre 1940 contre les Français d’origine juive, il est peu après relevé de déchéance « pour services scientifiques exceptionnels rendus à la France » et rejoint l’université de Strasbourg repliée à Clermont Ferrand.

Il rejoint la résistance à Montpellier puis à Lyon où il devient membre du Directoire régional des mouvements unis de la Résistance. Il est arrêté le 8 mars 1944 et fusillé.

La vie et la personnalité de Marc Bloch ainsi que son œuvre scientifique font l’objet d’un intérêt croissant soixante dix ans après sa disparition, bien au delà du milieu des historiens au sein desquels il a toujours constitué une référence.

à découvrir

articles de presse

l’acteur

ERIC AUVRAY

ERIC AUVRAY

Comédien formé à l’Ecole Nationale Supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) de 1977 à 1980, il travaille notamment avec J.P. Rossfelder, Jacques Mornas, Jean Gillibert, Christian Freygnet, Emmanuelle Weisz, Bruno Netter, Jean Quercy, Gilbert Ponte dans les spectacles suivants : La nuit de Molière, Le Nid, Dialogue, Echanges océaniques, Le Refus, Monsieur Vieil Ours visite le monde, L’Avare de Molière.

Il met en scène notamment :

Le Transsibérien de Blaise Cendrars

« Apéritif dinatoire »

« Le bar sous la mer »de Stéfano Benni

« Premier combat »avec Jean Paul Zenacker

« Astoria »de Jura Soyfer. AIDE A LA CREATION DE LA DMDTS.

« Le condamné à mort »de Jean Genet.

« Une Noce »de Tchekhov, théâtre du Nord-Ouest

« Portrait d’un homme de dos »Maison de la Poésie, Opéra de Lyon

« Max, pénitent en maillot rose »Maison de la poésie, Les tombées de la nuit à Rennes

« La vie est un hymne à deux voix » à Milly Lamartine

« Borges »avec Denis Lavant et Christian Manoury

Actuellement, il enseigne la pratique théâtrale à Sciences-Po.